A la tête du syndicat Mode Centre-Val de Loire qu’il a fait renaitre de ses cendres, Patrick Hervier, également dirigeant de l’entreprise DPL Hervier - qui travaille, depuis 4 générations, avec les plus grands noms de la mode - partage avec Immo-HUB sa vision du secteur et du rôle de la région Centre-Val de Loire. Entre savoir-faire, made in France, success stories et accompagnement territorial, il égrène un à un les atouts d’un territoire qui a plus d’une carte à jouer en la matière.

Qu’est ce qui fait du Centre-Val de Loire, une région si spécifique pour les professionnels de la mode ?

Au début du XXe siècle, l’industrie du textile et du cuir connait un développement sans précédent qui s’accélère encore dans les années 50. La région Centre-Val de Loire devient rapidement une référence grâce à un tissu d’entrepreneurs qui parvient à allier savoir-faire et mécanisation des procédés de fabrication. Des milliers de personnes – surtout des femmes - travaillent alors dans les ateliers de confection et les manufactures du territoire. Avec le renouveau de la filière dans l’Hexagone, la région Centre-Val de Loire a un incontestable rôle à jouer dans un secteur en pleine effervescence.

 

Patrick Hervier, Président du syndicat Mode-Centre Val de Loire et dirigeant de DPL Hervier

 

Pouvez-vous nous dresser le portrait de l’écosystème territorial ?  

Après une traversée du désert longue de plusieurs décennies, la tendance s’est inversée au milieu des années 2010 pour le plus grand bénéficie de la filière textile/cuir/maroquinerie. Depuis 2015, le phénomène s’est même accéléré sous l’impulsion des Pouvoirs publics et des Maisons de haute couture qui ont, avant même la crise sanitaire, souhaité privilégier de nouveau le Made in France. Aujourd’hui, la région Centre-Val de Loire est en passe de réussir son pari et de devenir l’un des principaux réseaux de sous-traitants des grands groupes internationaux comme Chanel, Vuitton ou Hermès. En 2022, on compte environ 120 entreprises pour quelque 5 291 salariés sur le territoire avec une prédominance des départements de l’Indre et du Cher qui sont historiquement des places fortes de l’industrie textile et cuir en Centre-Val de Loire.

Quel est le rôle du syndicat Mode Centre-Val de Loire ?

Nous avons l’ambition d’être le trait d’union entre les différents acteurs locaux du secteur et de participer ainsi au renouveau de la filière habillement au sein du territoire. La crise sanitaire nous a quelque peu freiné dans nos ambitions initiales mais nous avons la volonté de poursuivre et de renforcer le travail d’information mené auprès de nos adhérents. Nous souhaitons également continuer de favoriser les échanges entre les acteurs de la filière. Enfin, nous avons l’ambition de devenir un représentant incontournable de la profession auprès des instances départementales, régionales et nationales pour mieux faire entendre la voix des entrepreneurs du secteur.

Quels sont les principaux défis à relever pour les acteurs de la filière ?

 Les talents sont là et les carnets de commande sont pleins mais nous rencontrons des difficultés en matière de recrutement qui nous amènent à accroitre nos délais de livraison. Le territoire est cependant à nos côtés pour trouver des solutions et nous permettre de répondre aux cahiers des charges de nos donneurs d’ordres. La problématique concerne néanmoins surtout la confection. La maroquinerie et le les producteurs mono-produits sont moins impactés car portés respectivement par une attractivité accrue et une possibilité d’automatisation plus importante.

L’implantation de Leon Flam, en 2017, est caractéristique du dynamisme retrouvé par la région Centre-Val de Loire dans les filières du cuir, du textile ou encore de la maroquinerie ?

La célèbre marque de maroquinerie et textile a rapatrié sa production d’Espagne et du Portugal dans le Centre-Val de Loire avec l’ambition d’aller vers davantage de projet à impact social et environnemental. Pour ce faire, Leon Flam a renforcé ses partenariats avec ses clients haut de gamme comme, par exemple, Le Slip français pour qui l’entreprise fabrique des masques et des pantoufles. Après avoir été hébergée dans un premier temps dans nos locaux, l’entreprise a installé, avec l’accompagnement du territoire, ses ateliers à Chatillon-sur-Indre et emploie aujourd’hui une quarantaine d’ouvriers qui contribuent au rayonnement du savoir-faire du Centre-Val de Loire dans le domaine du textile et de la maroquinerie.

 

Des opportunités immobilières et un écosystème adapté aux attentes du marché. 

 

Un message pour les entrepreneurs du secteur qui hésiteraient encore à rejoindre le Centre-Val de Loire ?

La région Centre-Val de Loire offre toutes les conditions nécessaires pour développer son activité que ce soit dans les domaines de l’habillement, de la maroquinerie ou du luxe. Les opportunités immobilières ne manquent pas et les locaux proposés répondent aux exigences du métier à des prix bien inférieurs à ceux qu’on peut retrouver en région parisienne. Les synergies entre les acteurs constituent également un avantage indéniable qui dépasse le cadre de l’écosystème naturel puisque nous profitons également de la présence de la Cosmetic Valley qui contribuent au rayonnement du territoire dans le domaine de la parfumerie et du luxe en général.  Enfin, je ne serais pas complet si je ne mentionnais pas le travail mené par le territoire notamment en matière de formation et d’accompagnement. Son implication est incontestablement un atout de plus pour nous permettre de répondre aux enjeux du marché et favoriser l’essor d’une nouvelle industrie du textile et de la maroquinerie en Centre-Val de Loire et, plus globalement, à l’échelon national.   

 

 

« Le Centre-Val de Loire a tous les atouts pour s’imposer comme une référence dans le secteur du textile et de la maroquinerie »

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