Le Bio : nouvel enjeu de croissance pour les entreprises agroalimentaires et cosmétiques en France
Un nouvel enjeu de croissance
Bien que le secteur agroalimentaire conventionnel reste atone, la transformation des produits bio a connu un boom de 15 % en 2015, révèle la nouvelle étude de Natexbio, la fédération des entreprises de transformation et de distribution de produits biologiques.
L’année 2016 a été qualifiée « d’historique » par l'Agence Bio, un groupement d'intérêt public français qui effectue chaque année un état des lieux du secteur.
En France, l’ensemble des secteurs bio est concerné par une croissance exceptionnelle : transformation agroalimentaire, Cosmétique, compléments alimentaires, produits d’hygiène, textiles bio, etc.
L’augmentation la plus considérable reste cependant celle du segment agroalimentaire : le chiffre d’affaires des entreprises de transformation agroalimentaire bio enregistre une croissance à deux chiffres en « sortie d’usine » : +18 % en 2014 et +15 % en 2015, pour atteindre 3,5 milliards d’euros. Un dynamisme remarquable alors que le chiffre d’affaires global de l’industrie agroalimentaire en France est atone : +1 % en 2014 et 0 % en 2015.
Si l'on considère le marché du bio au niveau mondial, il est estimé à 68,0 milliards € en 2014. Le marché bio de l'Union européenne a atteint quant à lui 25,5 milliards € en 2014.
Pourtant, le bio représentait uniquement 6,2 % de la Surface Agricole Utile (SAU) européenne en 2015.
Par ailleurs, 87 pays s’étaient dotés d’une réglementation pour l’agriculture biologique en 2015, ce qui démontre une réelle volonté de structuration du secteur.
Le marché du bio en France
Depuis 2007, le secteur a connu une croissance de 278% (l'Agence Bio enregistrait alors un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros). Le record a été enregistré en 2016, avec un chiffre d’affaires de 7 milliards d'euros, soit un bond de 20% par rapport à la consommation de l'année précédente, qui s'élevait à 5,76 milliards d'euros.
Par ailleurs, le nombre d’acteurs de la filière a augmenté de 12% en un an, et l’on dénombre aujourd’hui 47.185 opérateurs bio.
Les régions en tête en termes d'exploitations agricoles sont la région Occitanie (20% des producteurs bio Français), suivie par la région Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine.
D'après le Baromètre de l'agence Bio et du CSA, près de 9 Français sur 10 déclarent avoir consommé des produits biologiques au cours des 12 derniers mois. Les produits privilégiés sont les fruits et légumes, le lait et les produits laitiers, les œufs, les produits d'épicerie (pâtes, du riz, céréales), puis la viande.
Au cours des dernières années, on dénote une réelle évolution dans les habitudes de consommation des français. Cette tendance s’explique en grande partie par l'engouement de la grande distribution pour ce marché lucratif, mais également par le développement d'enseignes spécialisées.
Nouveaux acteurs vs acteurs traditionnels de la distribution
Le marché bio se caractérise aujourd’hui par la diversité de ses canaux de distribution. En effet, les consommateurs peuvent choisir parmi 4 principaux canaux : la vente directe auprès des agriculteurs et des artisans, la grande distribution, la distribution spécialisée et la restauration collective.
De nombreux acteurs de la GMS ont déjà su se positionner sur ce secteur en plein essor, telle que l’enseigne Carrefour. En 2015, l’enseigne représentait ainsi le premier distributeur de produits bio en France, avec plus de 20% de parts de marché et une croissance à +11%. Plus de 150 points de vente Carrefour Bio vont également être créés d’ici 2021.
Pour faire face à ces acteurs de taille, de nombreux acteurs du bio tentent de se structurer afin de maîtriser la Supply Chain et concurrencer la Grande Distribution. En effet, le marché se caractérise de plus en plus par le succès des circuits courts, et le leadership de la GMS se voit peu à peu grignoté par l’expansion des réseaux spécialisés.
De nombreuses start-up ont intégré ces évolutions du marché pour se distinguer et y apporter une dimension innovante. Au-delà de l’Agroalimentaire bio, le marché du bio dans la Cosmétique connait lui aussi une véritable transformation.
La cosmétique bio : un secteur novateur en plein essor
Le marché des produits cosmétiques et de l’hygiène bio connaît une croissance sans précédent ces dernières années. La production de cosmétiques bio a progressé de 10% en valeur en 2015.
D’après les derniers chiffres du Baromètre Agence BIO/CSA 2017, 43% des Français en ont acheté en 2016, contre 24% en 2013.
D’après une étude menée par Organics Cluster Rhône-Alpes et Cosmébio en 2016, 85% des acheteurs de cosmétiques Bio ont également acheté un produit alimentaire Bio au cours des 12 derniers mois. La consommation de produits Bio est déclarée plus importante auprès des acheteurs de cosmétique Bio (74%).
Les motivations dans l’achat de cosmétiques bio sont essentiellement les problématiques de santé, les scandales sanitaires ainsi que l’impact écologique de ces derniers.
La commercialisation de ces produits est aujourd’hui gérée par 3 types d’acteurs, à parts égales : GMS, pharmacies et parapharmacies et magasins Bio.
Les 1ers produits sont : les soins visage (20%), les produits cheveux (20%) et les soins du corps (16%).
La frontière étant très fine entre les secteurs de l’Agroalimentaire et de la cosmétique bio (matières premières communes, réseaux de distribution communs,…), de nombreuses entreprises élargissent leur gamme de produits afin de se positionner sur ces 2 secteurs.
Par ailleurs, certains évènements visent à réunir de manière annuelle l’ensemble des acteurs de la filière, tels que le salon NATEXPO.
NATEXPO : le RDV incontournable des acteurs du bio
Cette vitalité du marché de la cosmétique et de l'alimentation bio en France et à l’international sera bientôt au centre de toutes les attentions à l’occasion de NATEXPO 2017, les 22, 23 et 24 octobre, à Paris Nord Villepinte.
Le Salon Natexpo 2017 augmentera cette année la surface consacrée au pôle cosmétique et hygiène bio de 20% par rapport à son édition précédente. Le salon accueillera également un chiffre record de participants étrangers.
Aux côtés des entreprises de renommée internationale (Argiletz, les Laboratoires Natescience, Nature.cos, Melvita, Najjar…), viendront s’ajouter des entreprises particulièrement innovantes dans leur démarche (Alphanova, Guérande Cosmetics, Eumadis-Dermaclay,etc). De nombreuses start-up et nouveaux entrants sur le marché seront également présents lors de cet évènement.
Le Bio : un nouveau segment de positionnement pour les territoires ?
Face à cet essor considérable de la filière bio, de plus en plus de territoires tentent de structurer leur offre territoriale afin d’en faire un atout pour les entreprises et start-up positionnées sur ce secteur.
Certains territoires ont ainsi créé des parcs d’activités dédiés, ou des technopoles d’entreprises vouées à accueillir les acteurs de demain.
En effet, d’après une étude Natexbio / Astérès, les entreprises du secteur des cosmétiques naturels et bio sont près de 9 sur 10 à avoir lancé un nouveau produit en 2015. L’innovation constitue donc un moteur essentiel dans cette filière.
Plusieurs exemples démontrent la volonté des territoires de se positionner sur ce secteur porteur, afin d’en faire un élément clé du développement économique de leur région : la pépinière CREATIO AGRO à La Rochelle, orientée « Nutrition-Santé », l’Agropole d’Agen, l’Ecosite du Val de Drôme (Biovallée), la Technopôle Agronov à Dijon, etc.
Le salon NATEXPO constituera indéniablement le RDV annuel des acteurs du bio et permettra de déceler rapidement les tendances de demain.